Comment choisir son thérapeute ?
Avec plus de vingt ans d’écoute et de recoupement de témoignages, j’observe que choisir le bon professionnel peut sembler complexe. Plusieurs spécialistes peuvent vous accompagner : psychologues, psychiatres, psychothérapeutes, thérapeutes en relation d’aide, travailleurs sociaux, intervenants psychosociaux, etc. Chacun apporte un regard complémentaire et des compétences spécifiques.
Comment choisir le professionnel le plus adapté à votre situation
Les psychologues, psychiatres et psychothérapeutes sont habilités à poser des diagnostics et à proposer des traitements lorsque les difficultés relèvent de la santé mentale. Cela concerne notamment les blessures émotionnelles profondes, les troubles et les pathologies comme la dépression caractérisée, les troubles anxieux invalidants, le trouble bipolaire, le TSPT ou le TOC. Les psychiatres peuvent également prescrire une médication. Ces professionnels interviennent aussi dans les situations qui exigent une prise en charge clinique, comme les idées suicidaires, la mise en danger, la dissociation marquée ou une altération importante du fonctionnement.
De leur côté, les thérapeutes en relation d’aide, travailleurs sociaux et autres intervenants psychosociaux se concentrent sur le soutien et le conseil pour améliorer vos relations, clarifier vos objectifs de croissance. Les thèmes abordés touchent fréquemment les dynamiques relationnelles (couple, famille, relations professionnelles), les transitions de vie, l’estime de soi, la confiance en soi. Ils aident à gérer les symptômes (stress, peur, insomnie, épuisement, découragement, deuil, déprime, etc). Ils peuvent également travailler les schémas relationnels et l’impact d’expériences difficiles, lorsque cela ne requiert ni diagnostic ni exploration du passé inconscient.
Notez que ces deux approches ne s’opposent pas et que dans certains cas, elles peuvent être combinées : un suivi clinique pour le versant pathologique et un accompagnement psycho-relationnel pour les objectifs de fonctionnement et d’autonomie.
L’alliance thérapeutique, le cœur du changement
Au-delà du « qui fait quoi », une thérapie réussie repose avant tout sur une rencontre humaine. L’alliance thérapeutique est une collaboration active, basée sur la confiance, le respect et des objectifs clairs. Elle se construit lorsque vous vous sentez écouté(e), compris(e) et co-auteur(e) de votre progression.
Un échange vivant, bidirectionnel est souvent préféré
Dans ma pratique, les témoignages qui reviennent le plus souvent de la part des personnes qui ont rencontré différents professionnels, mettent en relief une nette préférence pour les échanges dynamiques/interactifs avec leur thérapeute, et on peut facilement les comprendre. Les discussions interactives permettraient de remettre en question certains angles de vue ou certaines croyances limitantes. Ce dialogue ouvert et éclairant favoriserait l’émergence de nouveaux repères pour progresser dans son cheminement personnel. Une image qui parle beaucoup : on n’imagine pas un enfant construire ses repères, évoluer et acquérir des compétences sans le regard, l’accompagnement et la guidance ajustée d’un parent. Et bien en tant qu’adulte, nous pourrions encore avoir besoin de cet étayage bienveillant pour nous orienter. Sans échange, sans retour et sans comprendre, on peut avancer à tâtons : nos angles morts restent invisibles, nos forces sont sous-estimées. Le rôle de l’accompagnant pourrait être d’offrir des reflets justes, de nommer ce qui se joue, de mettre en évidence les ressources et de questionner les habitudes, afin que vous puissiez vous voir plus clairement et choisir plus librement. Selon l’approche du professionnel, comme nous l’avons indiqué plus haut, le travail peut s’orienter vers l’exploration de l’histoire psychique ou s’ancrer davantage dans le présent relationnel. La relation thérapeutique n’est ni un jugement ni une leçon. Elle doit représenter un espace pour se comprendre, se doter d’outils et progresser de façon cohérente avec vos valeurs.
Comment savoir si le thérapeute vous convient
Posez-vous ces questions simples et décisives :
Implication : Le thérapeute est-il activement engagé avec moi pendant les séances ?
Vous devez percevoir une présence réelle, une écoute attentive et une participation constructive.Sécurité et confiance : Suis-je suffisamment à l’aise pour parler de tout, sans peur d’être jugé(e) ?
La liberté d’expression et la confidentialité sont non négociables.Utilité concrète : Reçois-je des retours, des reflets et des outils qui m’aident à avancer ?
Vous repartez avec des prises de conscience, des pistes d’action et des exercices applicables.
En pratique : à quoi ressemble un bon premier contact
Clarification de votre demande et de vos attentes.
Cadre de travail transparent (fréquence, honoraires, confidentialité, limites professionnelles).
Objectifs réalistes, co-définis, et modalités d’évaluation des progrès.
Si nécessaire, orientation vers un autre professionnel (approche clinique/médicale) lorsque la situation le requiert.
Mon positionnement en relation d’aide
Il s’inscrit dans le courant systémique, un choix de cœur et de conviction, car il invite à ne pas réduire la personne à ses symptômes ou à un diagnostic posé, mais à la considérer dans la façon dont elle a appris à fonctionner au sein de son environnement, de ses groupes, de ses systèmes et sous-systèmes. Cette approche nous rappelle que nos difficultés prennent sens dans nos relations : famille, couple, travail, milieu social. Nos fonctionnements prennent souvent racine dans les expériences relationnelles vécues, dans les loyautés, les rôles appris et les ajustements que nous avons dû faire pour nous adapter. Ces valeurs me rejoignent profondément, car j’observe depuis de nombreuses années, nourrie également de tout le savoir que me transmettent mes clients, que le changement est possible à l’échelle individuelle et groupale, en intervenant sur ces dynamiques, dans l’ici et maintenant.
C’est dans cet esprit que mes services s’inscrivent dans le champ de la relation d’aide. J’accompagne les personnes, les couples et les familles à faire des liens conscients entre certaines expériences de vie et leurs fonctionnements actuels, afin qu’ils reprennent du pouvoir sur leurs choix, leurs réactions et leurs comportements aujourd’hui. Je n’interviens pas dans l’analyse de l’inconscient ni dans le traitement des troubles mentaux. Mon objectif vise l’accueil, la compréhension de l’espace conscient, l’activation des compétences et la mobilisation des ressources personnelles, dans une démarche tournée vers le présent et l’avenir.
Conclusion
Choisir son thérapeute est une décision personnelle qui mérite réflexion. Quel que soit le professionnel, et selon vos besoins, prenez le temps d’échanger, de poser des questions et de ressentir si le courant passe. Votre confort et votre confiance demeurent les meilleurs indicateurs d’un accompagnement qui portera ses fruits.
Si la relation vous inspire confiance, c’est souvent le signe que vous êtes au bon endroit. La relation thérapeutique est avant tout une rencontre humaine et une collaboration au service de votre épanouissement et de votre bien-être.
En espérant que cet article puisse vous éclairer dans votre démarche et vos recherches. Il ne vous reste qu’à prendre soin de vous !

